Lectures du Mois [ n°3 - Novembre 2011 ]

Le prix Clara, c’est quoi ?

C’est un prix littéraire qui récompensent des auteurs de moins de 17 ans. Des auteurs en herbe, donc. Un peu comme les journalistes de L’Hermès, quoi !
Pour plus d’infos sur ce concours : Prix Clara.


J’aime beaucoup lire les nouvelles du Prix Clara. On y découvre de futurs écrivains à la plume douce ou acérée, plus ou moins expérimentés, mais avec toujours un point commun : le plaisir de l’écriture. Et même si on n’aime pas toujours les nouvelles proposées, réussir à en écrire une mérite déjà le respect.

Cette année, c’est la quatrième fois que j’achète le volume relié du Prix Clara. Voici mon avis sur les sept nouvelles sélectionnées... Que j’ai pris énormément de plaisir à lire, même si mes critiques ne sont pas toujours très bonnes ! (Avis, je le rappelle, totalement subjectif !)

Pensées, de Iris Baur.
Au premier abord, j’ai trouvé le thème un peu simple, un peu facile. Mais il devient beaucoup plus intéressant sous la plume de Mlle Iris Baur ! J’ai beaucoup aimé son style, qui se rapproche un peu du mien lorsque je me mets vraiment à écrire. Une belle réussite, donc

Crescendo, de Clara Boissenin.
Cette nouvelle est un mini-roman. Malheureusement, c’est peut-être son point faible : l’histoire avance vite, parfois trop, et l’ascension de notre jeune star du rock se révèle peu réaliste… Néanmoins, la jeune auteure ajoute une facette sombre au mythe de la gloire, ce qui se révèle assez intéressant malgré le manque de crédibilité du tout.

Canis Lupus, de Tessa Deconchy.
Comme pour la nouvelle précédente, la longueur du récit développé ne se prête pas vraiment au format court, qui fait, selon moi, tout le charme des nouvelles… Le point de vue choisi est intéressant. L’ensemble m’a semblé assez proche de La Guerre des Clans, de Erin Hunter, notamment au niveau des noms des personnages, et les péripéties manquent peut-être d’un poil d’originalité, mais Canis Lupus reste plaisant à lire.

Oxygène, de Manon Le Gallo.
Une de mes nouvelles préférées du cru 2011 ! Un univers futuriste comme je les aime, une histoire prenante et réaliste, à la fin abrupte mais qui ne nous laisse pas sur notre faim… Un cocktail détonant, à consommer sans modération !

Un vent de liberté, de Paul Lejeune (le seul garçon de cette année ! )
L’idée de départ m’a semblée très bonne, et le style de Paul est sympathique. De plus, dès que je finissais une petite partie, j’avais hâte de voir quel serait le prochain événement mis en valeur… Néanmoins, je suis un peu déçue : le vent de la liberté doit-il toujours être léger et frais ? Ne peut-il y avoir un vent violent, qui ferait écho à la clameur du peuple ?

Le cri d’un Beatles, de Marion Pignel.
Je n’ai toujours pas compris le pourquoi du titre, mais cela ne fait rien : c’est mon coup de cœur de la sélection 2011 ! Sous les mots de Marion, ce qui aurait pu être mielleux et mélodramatique à souhait sonne simplement juste… Une auteure à suivre

L’œuvre, de Manon Tanquerel.
L’idée est originale et prête à sourire… La lecture est fluide… La fin est surprenante… Une nouvelle sympathique, donc, qui clôt le recueil sur une note d’humour frais. Pas mal du tout !

Minami Fuji a 27 ans et elle travaille dans une agence de pub. Mais à force de trop s´investir dans son travail, elle va négliger sa vie sentimentale. Un manque de communication, de relations avec son conjoint va amener ce dernier à la quitter... Cette rupture provoquera en Fuji un vide énorme, qui la poussera à reconsidérer sa vie, à se noyer dans le travail tout en faisant de nouvelles rencontres.

Ce manga passionnant est un josei : il est destiné à un public plutôt mature. Ce n’est donc pas sans surprise que l’on est plongé dans l’univers du travail, des interrogations et des espoirs déçus. Ici, point de prince charmant ou de conte de fées : les histoires ne sont que d’un soir, ou au contraire plus longues et douloureuses. Les mariages sont parfois arrangés, les femmes désabusées et les hommes désacralisés.
Même si cela peut paraître déprimant, il n’en est rien. Sous le magnifique coup de crayon de Mari Okasaki, la vie de Fuji est imprégnée d’espoir et de poésie. Cette héroïne peu commune ne reste pas bien longtemps à terre lorsqu’elle tombe : elle se relève et continue son chemin, marchant toujours un peu plus loin sur la route de la vie...

Une vraie bouffée d'air frais, au dessin fabuleux, à la mise en page soignée et à l'histoire captivante.

Artémis.